Contrairement aux idées reçues, de nombreuses
femmes d’Afrique subsaharienne—souvent à
un jeune âge—ont un besoin non satisfait de
planification familiale pour limiter leurs futures
naissances, et celles qui souhaitent limiter ces
naissances souvent n’utilisent pas les méthodes de
contraception les plus efficaces. Les programmes
de planification familiale doivent améliorer l’accès
à un large éventail de méthodes modernes de
contraception et s’attaquer aux obstacles liés
aux comportements et aux connaissances pour
répondre aux besoins des femmes.
Résumé
Les Enquêtes démographiques et de santé de 18
pays ont été analysées afin de mieux comprendre les
caractéristiques des femmes qui souhaitent limiter
le nombre de grossesses. Comparativement, la
demande de limitation du nombre de grossesses (14
% de toutes les femmes) est inférieure à la demande
d’espacement des grossesses (25%), mais reste
importante. L’âge moyen de « changement » de
la demande (l’âge moyen auquel la demande de
limitation du nombre de grossesses dépasse la
demande pour l’espacement des naissances) se
situe généralement autour de 33 ans, mais dans
certains pays, il peut être de 23 ou 24 ans. Les
jeunes femmes entendent souvent limiter le nombre
de leurs grossesses, contrairement à l’hypothèse
que seules les femmes plus âgées expriment ce
souhait. De nombreuses femmes ont dépassé leur
fécondité désirée, mais n’utilisent pas la planification
familiale, car la peur des effets secondaires et des
problèmes de santé représentent des obstacles.
Lorsque l’analyse ne tient compte que des femmes
mariées, la demande de limitation des naissances
est presque identique à la demande l’espacement
des naissances. De nombreuses femmes qui ne
veulent pas avoir plus d’enfants et qui utilisent la
contraception, en particulier les femmes pauvres
et les moins instruites, utilisent des méthodes
de contraception temporaires moins efficaces.
Un nombre considérable de femmes d’Afrique
subsaharienne, soit près de 8 millions, souhaitent
limiter le nombre de grossesses futures. La limitation
des naissances a un impact plus important sur les
taux de fécondité que l’espacement des naissances
et est un facteur majeur de la transition de la
fécondité. Les programmes de planification familiale
doivent se préparer à répondre à cette demande en
éliminant les obstacles liés à l’offre et à la demande.
Il est essentiel de répondre aux besoins croissants
des femmes d’Afrique subsaharienne qui veulent
limiter les naissances, car elles représentent un
public unique qui a longtemps été négligé et mal
desservi.